Portait de la Ville de l’an 2000

Villes nouvelles péri-urbaines, mixité d’activités, éclatement des données socio-démographiques, uné évolution plus qu’une révolution. Aujourd’hui, force est de constater que les règles d’organisation spatiale de la ville traditionnelle sont en passe d’être abolis.

Créer du lien avec les habitants s’impose désormais comme une nécessité pour notre société qui se doit de véhiculer l’image la plus vivante possible. Dans ces conditions, le devenir des grandes zones commerciales pourrait évoluer. Et si demain nos grandes zones commerciales se transformaient en « Villes émergentes » ?

L’idée n’est pas totalement saugrenue ! Vous l’avez constaté, le débat entre partisans des centres commerciaux et adeptes du développement des centres ville est toujours d’actualité.

Et ceux qui recherchent les opportunités foncières savent bien de quoi je parle. Cette note dresse le portrait de la ville de demain, celle de la prochaine décennie.

Posons nous donc la question du développement croissant de ces secteurs périurbains.

L’idée est de pousser à son extrémité la croissance de ces espaces encore occupés, tel par exemple, l’ancienne génération des IGH (immeubles de grandes hauteurs) comme cette illustration qui montre un transformation du quartier d’affaires de La Défense dans un futur proche.

Pourquoi pas avec les propositions plus abouties et sécurisées du groupe russe Hermitage qui rêve d’installer ses deux tours mixtes dont le chantier devrait démarrer fin 2011 (peut être même une troisième si les pourparlers avec société d’assurance italienne Generali aboutissent sur le sort de l’immeuble Iris !) en intégrant à la fois des fonctions de bureaux, commerces, hôtels de luxe et autres activités ludiques.

Eclatement des données socio-démographiques

Projetons-nous en 2020. La France sera plus peuplée, plus âgée et sa population active deviendra plus nombreuse.

Partant de ce constat évolutif, on peut sans difficulté penser que le centre de gravité de nos territoires, autrement dit, le lieu où la population se concentre et où les besoins se situent se déplacera.

Les raisons sont toutes à la fois urbaines et sociologiques. Si bien qu’on ne peut plus concevoir des villes avec, d’un côté, les bureaux, de l’autre, les logements et les commerces rejetés loin en périphérie.

Je crois que les bouleversements sociologiques actuels poussent à une certaine forme de revitalisation de la périphérie de nos cités françaises. Tout autant que la prise en compte des exigences du développement durable.

Vieillissement de la population, mariage tardif, hausse de la valeur de l’immobilier en centre ville, et éclatement de la famille traditionnelle centrée sur le couple avec enfants : autant de facteurs qui jouent en faveur d’une relocalisation des familles en périphérie et donc d’un dépeuplement de nos centres ville.

« Broadacre City ». La périphérie se réorganise en « cités vivantes, de vastes aires d’agrément, des espaces de marché situés à proximité d’une route, constitués de grands et superbes pavillons seront conçus comme des lieux d’échange non seulement de produits commerciaux, mais aussi de productions culturelles (…). Concerts à ciel ouvert, cabaret, théâtre; des restaurants agréables pourront se trouver à la fois près de la route et près des grands magasins. » écrit dès 1935, l’architecte américain Frank Lloyd Wright qui donnait dans son ouvrage « Broadacre City » une description prémonitoire de ce que pourraient devenir nos grandes zones commerciales en périphérie des villes.

La France industrieuse d’après guerre, la fin d’une époque

Ce concept de petite « ville émergente » se fonde pour autant sur des évolutions subies plutôt que décidées et soigneusement planifiées par les élus locaux, ils se posent ainsi en espaces marchand mais surtout comme lieu de promenade, de rencontres et de loisirs.

La prise en compte de la contrainte environnementale avec peut-être la fin du tout-voiture joue dans le même sens et devrait accélérer les mutations de l’urbanisme commercial.

Enfin de nouveaux environnements innovants ! Certains promoteurs immobiliers ont (enfin) compris la nécessité de se différencier de la concurrence et de chercher à fidéliser la clientèle avec de vraies nouveautés, au risque de bousculer les codes et standards habituels de la promotion immobilière !!!

Restera à convaincre les investisseurs de la rentabilité de ces actifs immobilier novateurs et à se montrer prudent car sans maîtrise du foncier par un aménageur unique, sans réglementation d’urbanisme et sans cahier des charges architectural souples, ces ensembles pourraient remplacer les actuelles entrées de ville, sans les améliorer.

C’est ainsi, que nos usines d’antan, symbole de la France industrieuse d’après guerre implantées en périphérie de nos villes laissent peu à peu place à l’émergence de nouvelles « urbanités » à l’architecture plus sociale et humanisante.

Maître-mot : proximité. Décloisonner le zoning urbain, créer des passerelles entre le centre et sa périphérie, construire un contact privilégié avec les jeunes pour casser les silos traditionnels de l’urbanisme des années 60 et montrer une image différente de Ville de l’an 2000, tels sont les nouveaux défis des urbanistes et promoteurs de la ville de demain pour mieux équilibrer nos territoires et réduire ses inégalités.

Je reste convaincu que vous avez aussi vos idées de la ville du futur dans laquelle vous souhaiteriez vivre et laisser grandir vos enfants, j’attends donc vos commentaires ou critiques…

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